Mon frère cet otaku de Oyamada Mimu

Kirika est désespérée : son frère Teruo est un hikikomori*. Il n’a pas quitté sa chambre depuis quatre ans. Elle lui apporte des plateaux-repas tous les jours, mais elle aimerait surtout trouver un moyen de le faire sortir pour qu’il puisse se réinsérer dans la société. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que ce dernier est en fait une vraie star ! Il dessine des dôjinshi* Boy’s Love* ! Estomaquée par cette découverte, elle va même l’aider à dessiner, participer aux conventions, parler à ses fans, vendre ses œuvres jusqu’à se rendre au fameux Comiket* ! Elle ne s’épargnera aucun effort pour que Teruo sorte de sa chambre une bonne fois pour toutes !

*Lexique des mots japonais ci dessus:

boy’s love: aussi appelé yaoi. Oeuvre fictionnelle autour d’une romance homosexuelle avec ou sans relation sexuelle.

comiket: la plus grande convention de dōjinshi* au monde, se tenant deux fois par an au Tokyo Big Sight de Tokyo, au Japon.

Dôjinshi: recueil édité par des amateurs souhaitant présenter leurs travaux dans des domaines tels que la littérature, le dessin, etc., et diffusés à des échelles plus ou moins larges de façon confidentielle ou non. Le terme est notamment réduit au genre spécifique des fanzines de manga dessinés par des artistes amateurs ou professionnels, et souvent vendus pendant des conventions comme le Comiket*. Ce sont pour un grand nombre des travaux parodiant ou rendant hommage à d’autres œuvres populaires, notamment via le genre érotique.

Hikikomori: désigne un état psychosocial et familial concernant principalement des hommes qui vivent coupés du monde et des autres, cloîtrés le plus souvent dans leurs chambres pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, et ne sortant que pour satisfaire aux impératifs des besoins corporels. Ils se sentent accablés par la société. Ils ont le sentiment de ne pas pouvoir atteindre leurs objectifs de vie et réagissent en s’isolant de la société. Je vous avais rédigé un article à ce sujet

Ce manga est un volume unique (oneshot) humoristique qui se passe exclusivement dans le monde des otakus et des hikikomori. Ici, Teruo est un magnifique jeune homme qui vit reclu dans sa chambre. On ne sait pas pourquoi. Il passe son temps à dessiner des yaoi sur ses personnages préférés (et bodybuildés). Cette passion lui apporte la popularité grace à internet. Aussi, sa soeur souhaite utiliser ce levier pour l’aider à sortir de sa chambre et pourquoi pas socialiser un jour. Sauf que Teruo souhaite également utiliser sa soeur en lui demandant de l’aide pour ses créations. S’en suit un nombre impressionnant de quiproquos, gags et situations humoristiques.

Ne vous attendez pas à un tome sérieux, même si le sujet de fond est préoccupant. Quelques cases parlent malgré tout avec justesse de la phobie sociale. Mais je doute personnellement que la vie des hikikomoris soit aussi positive que celle de Teruo. Concernant le fanzinat, je trouve que le scénario est plutot réaliste et reflète bien les galères rencontrées par les amateurs.

Un manga plutot léger et drole, classique mais raffraichissant, à découvrir.
A partir de 16 ans (il contient quand même des allusions sexuelles)

Informations supplémentaires: éditions Komikku – 2021 – 7,99 euros

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11 commentaires sur “Mon frère cet otaku de Oyamada Mimu

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