Animé américano japonais de 5 épisodes de 25 minutes environ sorti au printemps 2022 sur Netflix
production originale du studio Wit (également à l’origine du film Bubble)
Genre et thèmes : drame, fantastique, musique, amitié, vampire
Site web officiel : Lien

Dans un monde post apocalyptique où vampires et humais sont en guerre, Momo est une adolescente, fille d’une haute dignitaire de l’armée humaine. Alors que cette dernière use de sa position pour offrir un emploi tranquille à sa fille, Momo se lasse. Alors qu’une de ses anciennes collègue lui donne une ancienne boite à musique cassée, Momo lui promet de la réparer et d’écouter la mélodie ensemble. A savoir que dans le monde des humains, tout art est interdit, et spécialement la musique qui peut attirer les vampires. Le soir où elles doivent se retrouver, les deux jeunes femmes se trouvent mêlées à une fusillade. Alors que son amie décède, Momo fait la rencontre de Fine, la reine des Vampires. Elle aussi semble lasse de sa vie.
Des vampires et un animé court, ce sont deux facteurs qui me poussent à lancer le lecteur Netflix. Dans cette histoire post apocalyptique, on peut retrouver des inspirations comme Thelma et Louise, avec les deux femmes en cavale, ou bien Roméo et Juliette. Si l’amour entre Momo et Fine est platonique et ressemble à de l’amitié, il est clair que la Reine des Vampires a des tendances lesbiennes. Cet amour est l’incarnation de nombreux interdits : l’amour saphique, l’amour de deux races différentes, l’amour entre deux clans ennemis…
L’autre pilier de la série est la culture, et notamment la musique. Tout ceci est interdit chez les humains alors que les Vampires en profitent largement. Pourtant la musique rassemble Fine et Momo, comme d’autres personnes en background. La culture semble un moyen de rassemblement et de paix, un idéal à atteindre, une utopie.

On remarque également une autre opposition entre ces peuples : les humains vivent plutôt misérablement, dans des lieux militarisés. Alors que les vampires habitent des demeures luxueuses où ils jouissent de bals et autres réjouissances. Malgré cette satire légère des classes sociales, le faste ne semble pas rendre plus heureux.
L’image du vampire est intéressante: d’apparence humaine, ils apprécient les arts. Ce qui les différencie des autres productions, c’est leur faculté à voler en modifiant leurs bras. Ils ont également la possibilité de s’administrer une sorte de drogue qui les transforme complètement en sorte de chauve souris géante (albinos, car les vampires semblent des êtres albinos) à la force colossale. Mais cela signe généralement leur arrêt de mort. On ne sait pas d’où vient cette drogue ni quel est son véritable but, puisque les vampires qui l’utilisent sont généralement au combat et acculés par l’armée humaine. Il aurait été intéressant d’en savoir plus sur ce point.

Côté réalisation, les décors sont superbes. Les paysages enneigés et paisibles jurent avec la violence des tirs et du sang versé. Mais ce qui est dommage, c’est que le charadesign ne suit pas. Lors de plans moins rapprochés, les visages et les détails sont vraiment négligés. C’est dommage car de mon point de vue, les expressions des visages et leurs particularités sont important pour l’identification et l’attachement aux personnages. J’espère que ce désagrément ne sera pas le même dans le long métrage Bubble (du même studio) que j’ai sur ma wishlist depuis sa sortie sur Netflix.
De même, tout va très vite aussi du côté du scénario. C’est dommage car il aurait été intéressant également d’approfondir la psychologie des personnages (je pense par exemple à l’oncle de Momo). L’histoire méritait un plus ample développement pour une meilleure compréhension.

Un bilan mitigé pour un animé qui se regarde rapidement avec beaucoup de plaisir, de réflexions et d’émotions.