Journal de lecture ~ Novembre 2022

Pour le dernier mois du Pumpkin Autumn Challenge, j’ai réalisé de nombreuses lectures. Je vous en ai fait le récapitulatif hier, mais voici plus globalement mes lectures du mois de novembre.

BD occidentale :
Brindille tomes 1 et 2

Lus dans le cadre du pumpkin Autumn Challenge
Une jeune femme se réveille dans un village du petit peuple. Elle ne se souvient de rien, ni de son nom, ni de comment elle est arrivée ici. Alors qu’elle tente de retrouver la mémoire et découvre les habitants de ce monde, elle s’éveille peu à peu à des pouvoirs qu’elle ne contrôle pas. Est-elle une fée ? Une jeune fille ordinaire ? Une sorcière ? Les réponses à toutes ces questions se situent sans doute dans cette mystérieuse forêt qui entoure le village.

Une BD en deux tomes qui nous plonge dans les mystères de la forêt et dans l’inconscient collectif. Un scénario comme on en voit peu, poétique et fin. Il y a peu de paroles et beaucoup de non dits. De nombreux sentiments passent par le dessin. Celui ci est proche de l’esquisse, dans des couleurs autonmales : sépia agrémenté de teintes diverses de vert, de bleu ou d’orange selon les moments du récit. A découvrir, même si ce ne fut pas un coup de coeur.

Lore Olympus tomes 1 et 2
Lus dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge
Perséphone, jeune déesse du printemps, est nouvelle au Mont Olympe. Sa mère, Déméter, l’a élevée dans le royaume des mortels pour la protéger des tentations du monde céleste. Mais après que Perséphone lui ait promis de devenir une vierge sacrée, elle est autorisée à aller à l’université et à vivre dans le monde glamour et trépidant des dieux. Lorsque sa colocataire, Artémis, l’emmène à une fête, sa vie entière change : elle y rencontre Hadès et l’étincelle est immédiate avec le souverain charmant mais incompris des Enfers. Tout s’accélère alors, Perséphone doit maintenant naviguer entre les jeux stratégiques et les relations déroutantes qui régissent l’Olympe, tout en trouvant sa place et en affirmant son pouvoir.

Un webtoon que j’avais hate de découvrir après en avoir entendu parler sur presque tous les blogs lectures. Ma fiche détaillée se trouve ici.

Roman :
La cité des brumes oubliées

Partie seule dans un lieu reculé pour les vacances, Lina se perd dans un épais brouillard dans la forêt. Lorsque la brume se dissipe enfin, la jeune fille découvre au coeur de celle-ci un village incongru… peuplé de personnages mystérieux et hauts en couleur. Coincée dans la pension d’une vieille mégère à la tête bien trop grosse, Lina va alors devoir travailler dans des boutiques plus extravagantes les unes que les autres pour regagner sa liberté au cours d’un voyage d’apprentissage rythmé par des rencontres inoubliables.

Le roman qui a inspiré Le voyage de Chihiro de Miyazaki. Pour (re)lire mon avis,c‘est sur la fiche du roman ici.

Album jeunesse :
Un Shiba couleur d’automne

Lu dans le cadre du pumpkin Autumn Challenge
Les feuilles qui virevoltent, les longues promenades en forêt, les citrouilles qui sourient et la pluie qui tombe derrière les carreaux de la fenêtre… Voici venu le temps de l’automne ! Je m’appelle Orion, je suis un shiba inu et je porte fièrement les couleurs de ma saison préférée ! Et si nous passions l’automne ensemble ?

Un album jeunesse automnal et poétique à découvrir de toute urgence, sur vos étagères ou dans ma fiche spéciale.

Le loup et le lion
Lu dans le cadre du pumpkin Autumn Challenge
Au plus profond d’une forêt nord-américaine, un lionceau et un louveteau grandissent côte à côte auprès d’Alma, la jeune femme qui les a recueillis. Quand leur secret est découvert, les animaux sont séparés. Le loup, devenu grand, fuit sa réserve et parcourt les étendues canadiennes à la recherche de son frère de cœur. Ensemble, ils bravent mille dangers pour retrouver Alma et la famille qu’ils ont choisie.

Cet album retrace les grandes lignes du film de Gilles de Maistre (que je n’ai pas vu) Une histoire pleine d’émotion montrant l’importance de la famille et de la liberté.

Manga :
Cruella période noire, blanche et rouge

Lu dans le cadre du pumpkin Autumn Challenge
Elle n’est pas née Cruella. Talentueuse, innovante et ambitieuse, Estella rêvait de devenir styliste de mode. Mais le monde en avait décidé autrement… La vie d’escroc est loin d’être glamour, mais dans le Londres des années 70, au carrefour de la mode, Estella l’arnaqueuse s’imagine devenir styliste. Elle sait qu’elle pourrait mettre le monde à ses pieds avec ses créations. Si seulement elle avait les moyens de ses ambitions ! Suivez le quotidien d’Estella dans la rue avec ses acolytes de crime, Horace et Jasper avant que la tornade Cruella d’Enfer ne fasse surface et ravage tout sur son passage !

En écho au film Disney, ce manga explore une autre facette de l’ascension de Cruella. Une fiche de lecture arrivera bientôt sur ce blog.

Et vous que lisez vous actuellement ?

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La cité des brumes oubliées de Sachiko Kashibawa

Partie seule dans un lieu reculé pour les vacances, Lina se perd dans un épais brouillard dans la forêt. Lorsque la brume se dissipe enfin, la jeune fille découvre au coeur de celle-ci un village incongru… peuplé de personnages mystérieux et hauts en couleur.
Coincée dans la pension d’une vieille mégère à la tête bien trop grosse, Lina va alors devoir travailler dans des boutiques plus extravagantes les unes que les autres pour regagner sa liberté au cours d’un voyage d’apprentissage rythmé par des rencontres inoubliables.

Sachiko Kashibawa est une auteure japonaise de fantasy jeunesse très prolifique : elle a écrit plus de soixante dix œuvres. La Cité des Brumes Oubliées est le premier traduit en France.

Sachiko Kashibawa

Aux prémices du Voyage de Chihiro des studios Ghibli était ce roman jeunesse… On y retrouve une jeune héroine à queue de cheval perdue dans un monde enchanté gouverné par une vieille dame accariatre à la tête démesurée. Nul besoin d’avoir vu le long métrage pour apprécier ce livre. La ressemblance est assez floue. L’auteure se targue de s’inspirer de Mary Poppins (sans doute pour le parapluie magique) et d’autres romans fantasy jeunesse.
Un roman initiatique plein de tendresse, de poésie, d’étrangeté et d’aventure. Un autre monde magique loin du modernisme empreint de technologie. Une plume abordable avec un vocabulaire simple et plaisant.

Le roman est court. Il se lit rapidement mais avec un réel plaisir. Une petite bulle cocooning magique. Un régal pour les jeunes lecteurs et les moins jeunes.

Informations supplémentaires : Ynnis éditions – 144 pages – à partir de 12 ans – publié en octobre 2021

Totoro et l’incident Sayama

Mon voisin Totoro est l’un des plus grand chef d’oeuvre de Miyasaki, écrit en 1988. Mais derrière ce conte mignon se cache un fait divers japonais plutot angoissant.

L’incident Sayama est une histoire vraie qui se passe au Japon en 1963. Le premier mai, Yoshie Nakata, 16 ans, disparaît alors qu’elle revient de l’école. Une demande de rançon est déposée dans la boite aux lettres des parents. Cette lettre demande plus de 2 000 yens à apporter le lendemain à minuit. La police surveille les environs pendant que la sœur de la disparue apporte l’argent. Comme convenu, un homme se présente à minuit, mais s’enfuit sans le butin. La police ne le rattrape pas.

Le 4 mai, le corps de Yoshie est retrouvé enterrée dans une ferme. L’autopsie révèle la trace de viol. Sa sœur ne le supporte pas et se suicide.

Le coupable n’a jamais été attrapé, même si Kazuo Ishikaw a purgé une peine de 31 ans de prison pour ce meurtre. Cet homme a toujours clamé son innocence.

L’histoire sordide fait écho au scénario de Totoro: deux sœurs très liées dont l’une disparaît mystérieusement. Dans le film, l’héroïne s’appelle Satsuki, ce qui signifie le mois de mai en japonais (soit le mois de l’affaire Sayama). Sa jeune sœur s’appelle Mei, qui se prononce comme le mois de may en anglais (et proche aussi de notre mois de mai français).
Totoro est souvent perçu comme une divinité de la forêt. Peut être est -il un shinigami? (dieu de la mort japonais). Dans le shintoïsme, on retrouve de nombreuses créatures comme les kamis (les dieux) ou les yokais (monstres) qu’on retrouve facilement dans les récits de pop culture (mangas, animés…) dont les œuvres du studio Ghibli. (voir mon article sur les Tanukis)

Dans le film, Mei découvre des petits totoros blancs et les suit jusque dans la forêt. Ces créatures ont la faculté de disparaître à la façon d’un fantôme: on les voit devenir transparentes. Mei arrive alors au pied d’un camphrier gigantesque entouré d’une corde. Cette corde, c’est le shimenawa, une corde sacrée dans la religion shintoïste. Elle entoure un arbre ou un rocher pour signifier que c’est le lieu où réside une divinité (kami). De plus, toujours dans cette religion, on utilise le camphre dans les rites funéraires.

Plus tard dans le film, quand Satsuki demande de l’aide à Totoro pour retrouver Mei, ils prennent un bus chat. Il fait défiler les destinations sur son panneau d’affichage. On peut y lire des mots comme cimetière, sanctuaire, lac, Mei, tombeau. On peut donc se questionner: et si Mei s’était noyée dans le lac?

Cela fait écho au début du film: lors de l’emménagement, Mei découvre des noiraudes (Susuwatari en japonais). Ce sont des yokais, sortes de boules de suie vivantes. Mei en attrape une et l’écrase entre ses mains. Dans un autre film Ghibli, le Voyage de Chihiro, on retrouve ces noiraudes. Et Chihiro en écrase une aussi mais on lui dit de vite de conjurer le sort. Donc tuer un yokai semble porter malheur, et ce jusqu’à la mort.

A la fin du film, Mei et Satsuki (accompagnées du bus chat) rendent visite à leur mère malade à Tokyo. Visite particulière, puisque les filles sont assises dans un pin. Elles ne vont pas la voir directement dans la chambre. Elles lui laissent simplement un épis de mais. Seule la mère semble voir les filles sur la branche. Une légende raconte que lorsqu’on est mourant, il est possible de voir les fantômes de nos proches aimants.

Idem quand Satsuki et Mei voient les petits Totoro, puis le plus grand. Elles semblent être les seules à pouvoir le voir puisque leur ami, le petit fils de la voisine, ne les voit pas. Ils ont pourtant le même âge. On ne peut donc pas dire que ces créatures peuvent se rendre visible aux yeux des enfants. Mais peut être aux personnes vouées à mourir bientôt?
On peut se demander alors si Satsuki n’a pas offert sa vie à Totoro pour retrouver sa petite sœur. Ce qui coïnciderait avec le suicide de la sœur de Yoshie.

Certains japonais avaient remarqué ces similitudes troublantes. Le Studio Ghibli a du faire officiellement un démenti en 2007. Mais avouons qu’une entreprise de cet acabit ne peut avouer s’inspirer d’un fait aussi morbide pour la création d’une œuvre qui, au final, reste bien familiale et générant un merchandising important.

Challenge Halloween 2022

Kiki la petite sorcière ~ Majo no Takkyubin

Film d’animation japonais d’1h45 sorti en juillet 1989 au Japon et en mars 2004 en France
Disponible sur Netflix depuis février 2020
Réalisé par Hayao Miyazaki
Animé par le Studio Ghibli et le Studio Hibari
Genre et thème : aventure, comédie, drame, magie

Comme toutes les sorcières qui atteignent l’âge de 13 ans, Kiki doit quitter ses parents et s’établir pendant un an dans une autre ville, en vivant et en exerçant un métier lié à son état de sorcière. Dans la ville de Koriko, Kiki, accompagnée de son chat noir Jiji, s’installe au dessus d’une boulangerie et lance un service de livraison grace à son balai volant.

Cet animé culte est issu du premier roman des quatre tomes « Majo no Takkyubin » de Kanodo Eiko. A noter que ces romans viennent de paraître en traduction française (mai 2019 chez Ynnis Editions pour le premier tome)

Un animé tout doux sur l’adolescence, l’émancipation et la confiance en soi. Un film initiatique poétique se déroulant en Occident, peut-être en Italie. Il reste malgré tout assez léger par rapport aux autres productions du studio Ghibli.

Les scène de la vie quotidienne sont d’une grande justesse. Certains spectateurs sont un peu frustré du fait que la seule magie présente dans ce film soit l’aptitude de voler sur un balai. Effectivement, Kiki n’a pas d’autres pouvoirs. Elle ne sait pas créer des sorts par exemple et n’hésite pas à tout faire (notamment le ménage) pour gagner de l’argent. C’est un peu dommage car la primauté du réalisme donne un rythme lent à l’histoire. Cela manque de rebondissements.

Pour ce coté léger et ce « manque » de magie, peut-être est-ce du au fait que ce film ne raconte que le début de la saga ? N’ayant pas lu les livres, je ne saurais répondre. Ou bien car ce n’est que le quatrième long métrage du Studio ? Celui ci gagnant en magie et en sous texte écologique avec ses réalisations.
A regarder à tout âge pour passer un agréable moment.

Film vu dans le cadre du Challenge Halloween et du rattrapage de film de Luthien

Le château ambulant

Film d’animation japonais de Hayao Miyazaki sorti au cinéma en janvier 2005
A partir de 8 ans

La jeune Sophie, âgée de 18 ans, travaille sans relâche dans la boutique de chapelier que tenait son père avant de mourir. Lors de l’une de ses rares sorties en ville, elle fait la connaissance de Hauru le Magicien. Celui-ci est extrêmement séduisant, mais n’a pas beaucoup de caractère… Se méprenant sur leur relation, une sorcière jette un épouvantable sort à Sophie et la transforme en vieille femme.
Accablée, Sophie s’enfuit et erre dans les terres désolées. Par hasard, elle pénètre dans le Château Ambulant de Hauru et, cachant sa véritable identité, s’y fait engager comme femme de ménage. Cette  » vieille dame  » aussi mystérieuse que dynamique va bientôt redonner une nouvelle vie à l’ancienne demeure. Plus énergique que jamais, Sophie accomplit des miracles. Quel fabuleux destin l’attend ? Et si son histoire avec Hauru n’en était qu’à son véritable commencement ?

Le roman
Ce long métrage s’inspire du roman de fantasy jeunesse de Diana Wynne Jones, publié en 1986. Il est le premier tome de la trilogie qui tourne autour de Hurle et Sophie. L’édition moderne de 2020 a nommé cette trilogie: la trilogie de Hurle.

Synopsis du roman :
Sophie Chapelier a 18 ans. Elle est l’aînée de trois sœurs vivant à Halle-Neuve, une ville du royaume d’Ingary dans lequel la magie fait partie intégrante de la vie. Sophie, étant l’ainée, est persuadée que son destin est scellé et qu’elle ne réussira jamais à accomplir de grandes choses. Ses trois sœurs, ayant été envoyées en apprentissage, Sophie est résignée à un avenir ennuyeux à la tête de la chapellerie familiale. Sans le savoir, elle est capable de donner vie aux objets, notamment aux chapeaux qu’elle confectionne, ce qui lui vaut une grande popularité.
En allant voir sa petite sœur Lettie à la pâtisserie où elle travaille, Sophie fait la rencontre d’un homme très beau mais aussi très étrange. Le lendemain, sa vie bascule lorsque la puissante sorcière du désert fait irruption dans la boutique et transforme la jeune fille en une vieille dame. Sophie s’enfuit et trouve du travail en tant que femme de ménage dans le château du magicien Hurle. Sur le chemin, elle rencontre un épouvantail qu’elle nomme « navet ». Celui-ci lui fait peur tout au long de l’aventure.
Un poème est intégré à l’intrigue et joue un rôle significatif. Il s’agit de « Go and Catch a Falling Star » par John Donne (1572–1631). Ce poème est en fait la malédiction lancée par la sorcière du désert à Hurle.

Différences et similitudes entre le roman et le film :
J’ai d’abord lu le roman (que j’ai adoré) avant de revoir le film. J’avais vu ce dernier avec ma fille il y a une dizaine d’années mais il ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, contrairement à des films Ghibli comme Totoro ou Le Royaume des Chats, par exemple.

Hurle est le nom francisé de Hauru (en japonais, un peu compliqué à prononcer pour nous : Ha-o-rou). De plus, « Hurle » peut avoir un sens caché pour nous, avec le verbe hurler. Bien que le magicien soit plutot calme, le verbe fait partie de la magie.

De même pour les autres personnages, j’ai noté quelques différences. Dans l’animé, Mickael est un enfant. Mais je n’ai pas eu cette impression dans le roman puisqu’il tombe amoureux de la sœur de Sophie. Je l’imaginais jeune homme . Mais le plus dérangeant, c’est la quasi disparition des personnages secondaires dans l’animé. C’est plus que dommage pour la famille de Sophie : la mort de son père et ses liens avec ses sœurs sont l‘amorce du roman. Cela a de l’importance dans la suite de l’histoire.

Idem, je n’ai pas aimé la version Miyazaki de la sorcière des steppes : dans l’animé, elle n’est plus la grande méchante de l’histoire. Au contraire, elle est rapidement réduite à une vieille bonne femme qui perd la boule. L’antagoniste est une autre sorcière, aux côtés du roi. C’est Madame Soliman. Alors que dans le roman, Soliman est un homme bon, enchanteur royal qui a disparu en se rendant dans le désert pour affronter la sorcière. C’est également un point important de l’histoire qui a été modifié.

Calcifer, le démon du foyer, est un personnage important. D’après le roman, je l’imaginais comme une flamme ressemblant au visage d’Hadès de Disney (hé bien oui, chacun ses références!) alors que dans l’animé il a un coté pokemon mignon. Cela occulte complètement son coté démoniaque (ne reste que son coté magique)
Tout ce côté « lissage » des personnages m’a déçue, je dois l’avouer.

Cette histoire se déroule durant la seconde guerre mondiale. Si le roman se passe partiellement au Royaume Uni, Miyazaki adopte le point de vue japonais dans son long métrage. Comme bien souvent, il exprime sa tendance anti militariste. Les méchants sorciers sont l’incarnation d’une utilisation perverse de la technologie. On voit son amour de la nature avec Sophie qui se ressource dans les montagnes et la verdure. Un point de vue moderne qu’on ne peut qu’applaudir.

Dans les deux œuvres, la transformation physique de Sophie est un sortilège qui extériorise son état d’esprit. En effet, la jeune fille se sent prisonnière de son destin. Elle s’y résigne et agit déjà comme une grand-mère alors qu’elle n’a que dix huit ans. Hurle lui fait oublier peu à peu ces préjugés. Elle commence même à ressentir des sentiments forts : que ce soit l’appartenance à une famille au château, ou bien simplement de l’amour pour Hurle. Ce qui explique les fluctuations de son apparence dans l’animé (Des métamorphoses inconscientes qui n’existent pas dans le roman) Elle trouve ainsi sa place. Le rapport à l’autre est la clé de sa quête identitaire. Celle-ci ne pourra être pleinement accomplie que si elle arrive à s’accepter elle-même mais surtout s’accepter envers les autres.

Ce thème peut également s’appliquer au personnage de Hurle. Et ce encore plus dans le long métrage, puisqu’il se transforme en une sorte de volatile géant lors de la guerre et parvient à redevenir humain grace à la confiance et l’amour de Sophie.

Pour revenir au roman, dans la nouvelle traduction parue en 2020 (et celle que j’ai lue), l’orthographe de quelques noms changent par rapport à la version originale : Miss Angorianne devient Mlle Angorian, Mégane devient Megan, Marie devient Mari et la pâtisserie des Savarin devient Cesari. Hurle devient maitre Jenkins (non plus Berlu) côté porte du port (aux Havres) par alignement sur le choix de l’adaptation des Studios Ghibli. Magnecour devient Fort-Royal et le magicien Sulliman devient Soliman.

La trilogie de Hurle : le château des nuages
Publié en 1992, ce second roman est plus ou moins la suite du premier. L’histoire se déroule dans le même monde bien qu’elle soit centrée sur Abdullah, un jeune marchand de tapis d’orient. L’intrigue est basée sur les histoires des mille et une nuits .
Abdullah, un jeune marchand de tapis, mène une vie sans relief dans le sultanat de Rajput, jusqu’au jour où il acquiert un tapis magique. Transporté jusqu’à un jardin merveilleux, il y découvre Fleur de la Nuit, la princesse de ses rêves, qui est aussitôt enlevée par un effroyable djinn…

Autant j’ai adoré le premier tome (comme vous avez pu le deviner ci dessus), autant je me suis ennuyée dans celui-ci. Je n’y ai pas retrouvé la magie (au sens propre comme au figuré) de l’histoire de Sophie. J’ai seulement commencé à l’apprécier au deux-tiers, lorsqu’apparaissent enfin les personnages du premier volume. Je n’ai jamais été très friande de contes orientaux (pas fan d’Aladdin chez Disney non plus), j’ai beaucoup de mal à m’y identifier. Je ne sais pas pourquoi. Par conséquent, je l’ai lu ce volume en sautant pas mal de passages.

Un troisième tome est paru uniquement en anglais House of Many Ways en 2008. J’espère qu’il sera traduit chez nous prochainement.