Hellbound

Série coréenne de 6 épisodes de 50 mn chacun, diffusée en novembre 2021 sur Netflix
Genre et thèmes : drame, fantastique, horreur, mystère, thriller, religion, secte
A partir de 16 ans

Dans un futur proche, un homme est sauvagement assassiné par un trio de monstres en sortant d’un café de Séoul. Face à cet évènement effrayant, une secte, la Nouvelle Vérité, menée par le charismatique et mystérieux Jeong Jin Su, interprète ce phénomène comme un signe de Dieu. Les pécheurs reçoivent la visite d’un ange leur annonçant le jour de leur mort puis s’en suit une démonstration à l’heure prévue. Trois créatures frappent à mort la personne désignée avant d’envoyer son âme en Enfer et de calciner le corps. Si une grande majorité de la population se laisse convaincre par ces idées, plusieurs personnes, dont des policiers et l’avocate Min Hye Jin, tentent de fustiger cette vision des choses… Mais c’est sans compter la branche extrémiste la Pointe de Flèche, touchant le public via les réseaux sociaux. Elle s’organise et use de violence pour découvrir les péchés des condamnés, les afficher au grand public et se débarrasser des personnes refusant la volonté de Dieu.

Ce drama est basé sur le webtoon Hellbound de Yeon Sang Ho (disponible en France chez Kbooks) A noter que ce nom ne vous est sans doute pas inconnu puisqu’il s’agit du réalisateur de Dernier train pour Busan. (que j’ai adoré et vu à plusieurs reprises)

Cette série démarre sur les chapeaux de roue avec presque d’entrée une scène très violente. Ceci ne sera pas du goût de tous mais retiendra l’attention. C’est la scène la plus violente du kdrama à mon goût. Peut être est ce pour cela que certains l’ont trouvé raté car ils s’attendaient à ce type d’exécutions tout du long ? De plus, les comparaisons avec Squid Game ont été plusieurs fois abordées dans les avis des internautes et personnellement, je trouve qu’il n’y a pas lieu. Ces deux séries n’ont pas du tout le même fond.

Cette série plutot courte se déroule en deux parties. Les trois premiers épisodes plantent le décor et expliquent les premiers événements à travers les yeux de la Nouvelle Vérité, son mentor, ses fidèles et le reste de la population coréenne. Les trois suivants se déroulent quatre ans plus tard, une fois que la Nouvelle Vérité a établi son ordre, vision adoptée par la majorité du pays.

J’avoue avoir préféré la première partie, même si le retournement de situation dans la seconde apporte un nouvel éclairage et un regain d’intéret pour le scénario. D’ailleurs, le dernier épisode se termine sur un nouveau mystère. On ne sait rien de qui sont ces personnages étranges qui viennent annoncer la mort ou la donner. Mais de nouvelles questions arrivent et présagent une nouvelle saison à venir.

J’espère qu’ils aborderont alors la question du reste du monde. Car je suis curieuse de savoir si ces phénomènes se limitent à la Corée et s’ils sont perçus de la même façon dans d’autres pays.

Côté acteurs, je les ai trouvé convaincants. J’ai lu pas mal de critiques négatives sur ce drama à ce sujet et je ne comprends pas vraiment. Même s’il n’y a pas de jeu qui sorte du lot, chacun fait sa part de boulot. J’avoue que le leader de la Pointe de la Flèche est très agaçant, mais ce personnage est sans doute très représentatif de certains streamers avides de gloire.

Seul bémol, c’est que tout va très vite : les personnages décèdent rapidement ou disparaissent. Il est un peu difficile de s’attacher à eux et j’aurais vraiment aimé en savoir plus sur certains, comme par exemple quels sont les péchés qui ont condamnés la première femme incriminée. J’ai aussi beaucoup apprécié le personnage de Jeong Jin Su et j’aurais aimé le voir plus présent… Le seul personnage conducteur semble être l’avocate Min Hye Jin. J’ai hate de voir ce qu’il va advenir d’elle dans la prochaine saison.

Quant aux effets spéciaux, je les ai plutot appréciés eux aussi. Les créatures qui donnent la mort ressemblent un peu à Hulk, mais avec une peau calcinée (comme du goudron) Des vapeurs s’échappent de leur corps. Certes, ils ne sont pas beaux, mais pas mal faits. Je pense qu’ils incarnent bien le côté sombre et immatériel du bras vengeur de Dieu, ainsi que l’aspect infernal. Ils font très primitifs.
Les « anges » sont un peu moins réussis à mon goût. Si les catholiques les représentent comme des êtres de lumière, ailés et beaux, ici c’est le contraire. Ils sont avant tout un visage gris aux traits tendus et déformés. (Cela m’a fait penser à la pochette de l’album « Music for the jilted generation » du groupe Prodigy pour ceux qui connaissent) Pas très engageant… Mais cela reste acceptable.
Par contre, je n’ai pas aimé la modélisation du bébé dans la seconde partie. On voit clairement que ce sont des images de synthèse et il n’est pas beau du tout… Je chipote peut être, même si je peux comprendre qu’il est difficile de tourner avec un vrai bébé, notamment pour les scènes d’action. Mais j’aurais aimé plus de réalisme sur les plans rapprochés, au moins pour s’attacher à l’enfant.

De manière plus générale, cette série est une nouvelle fois une critique de la société coréenne, mais aussi du pouvoir des religions. A savoir que la Corée est un pays encore très traditionnel malgré qu’il soit en plein boom évolutif ces dernières années. Ainsi, les péchés sont tous mis sur un pied d’égalité et les pêcheurs sont punis de mort, qu’ils aient tué, eu des enfants hors mariage ou bien contracté des dettes… Pourtant, la Nouvelle Vérité ne reconnaît pas l’adultère comme péché… Deux poids, deux mesures, qu’on peut retrouver en politique ces dernières années.

Hellbound a flirté avec la première place du top des visionnages dans plusieurs pays. Pour le moment, Netflix n’a toutefois pas annoncé de saison 2, même si comme je l’ai dit plus haut, la fin du dernier épisode réclame une suite (et moi aussi!) Malgré tout, Sang-Ho Yeon a déjà des idées pour la suite. Le réalisateur sud-coréen a même déclaré en interview au Huffing Post coréen qu’il partirait dans une toute nouvelle direction :
« En tant que créateur, Netflix est une bonne plateforme. C’est aussi un grand avantage et une nouvelle expérience de pouvoir sortir une série partout dans le monde et de voir les réactions dans des pays de cultures différentes. C’était ma première collaboration avec Netflix et c’était réussi. Mais si je devais recommencer avec Netflix, je n’adopterais pas la même approche, je ferais quelque chose de nouveau. » Que faut il en penser ?

31 commentaires sur “Hellbound

  1. Hello. J’espère que tout va bien pour toi. Ahh, l’esprit vengeur, mourir pour ses fautes, un sujet récurant en ce moment.
    D’ailleurs, quelle est la religion la plus importante en Corée ?
    Je te souhaite une excellente journée. A bientôt.

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      1. Merci. Je n’aurais pas songé à une telle proportion de protestants. Ah, les idées reçues hein 😉 Comme si tous les pays asiatiques étaient majoritairement bouddhiste.
        Je te souhaite une très belle soirée. A bientôt

        Aimé par 1 personne

  2. Bonjour Carfax

    Autant l’affiche de la série au tout début de l’article est prometteuse de frissons fantastiques tant les monstres ont l’air remplis d’une méchante fureur destructrice – que l’amas de cendres debout confirme tragiquement –, autant l’extrait peine à déclencher la frousse tant espérée et garantie sur facture Netflix. Plutôt un grand éclat de rire compulsif et massif, malgré les efforts tout à fait louables et l’excellente interprétation de l’acteur dans le rôle de l’attablé face à sa mort qui vient.
    Il faut dire qu’on est gavé jusqu’à « raz de la gueule » de séries ultra-violentes ou censées l’être. Et là, sur la base de l’extrait, la mayonnaise a du mal à prendre. Pour ce qui est du premier degré, bien sûr. Car au-delà, à considérer la vision satirique de la société coréenne – comme vous l’expliquez très bien dans l’article –, la série mérite sans doute une lecture plus fouillée et attentive. Pas si facile de concilier le fond et la forme. L’ensemble est sans doute assez bien réussi sur l’ensemble des épisodes.
    Après tout, il ne s’agit que d’une série de plus dans l’univers merveilleux des séries Netflix. On ne peut pas en exiger la même densité dramatique que pour un film tel que « Dernier train pour Buzan ». Un film dont la simple puissance suggestive du titre et son affiche m’ont fait ressentir parmi les plus étranges sensations que j’ai jamais ressenties. Prémonition de la crise actuelle ou simple mauvais tour de l’imagination ? Je penche nettement pour la première option, c’est beaucoup plus flatteur.
    Comme vous avez évoqué ce film dont le titre s’est gravé à jamais dans mon esprit, ça m’a donné envie d’intervenir sur votre article. Merci de m’avoir donné l’occasion de le faire. J’avais besoin de le dire et de l’écrire.

    Bonne journée et bonne fin d’année 🎄😀

    Aimé par 1 personne

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